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Pierre qui roule…Bulletin n°5

21 Février 2017, par Jacques

Bibliothèque Nationale de France : ISSN 2551-3923

Pour comprendre avec qui vous voyagez, nous vous faisons passer par la cuisine avant de vous mettre à table. Comment et pourquoi  sont nés nos voyages, leur évolution et le plaisir que nous partageons volontiers avec vous.

Jacques Sanchez, rédacteur en chef

Au Pérou, dans les Andes

Machu Picchu… on imagine… les tambours qui résonnent…  la foule surexcitée par des substances enivrantes… le sacrifice qu’on attend… la liesse qui y succédera.

Titicaca… on imagine… un lac tellement haut que le ciel qui s’y reflète est forcément plus pur… les Aymaras tannés par le soleil si proche… leur habitat de roseaux qui flotte au gré des vagues.

Incas… on imagine… les dieux partout présents sur cette terre de mythes… l’architecture impressionnante… des routes qui sillonnent les montagnes… puis les maîtres d’hier réduits en esclavage.

Trujillo, Chiclayo… on n’imagine plus rien… et pourtant…

La partie nord du littoral péruvien a connu, elle aussi de brillantes civilisations, des peuples cultivés, des artisans inventifs et habiles, des sociétés bien organisées. Un seul exemple, les Moches. Il n’y avait pas d’écriture avant l’arrivée des Espagnols ? Une écriture, pour quoi faire ? Les Moches ont tout raconté sans écrire, les milliers de poteries retrouvées dans les tombeaux montrent les hommes, les femmes bien sûr, les enfants, les animaux, les objets. Tout cela est mis en scène dans des bouteilles en céramique qui nous parlent de sacrifices humains, de maladie, de sexualité, de coutumes, de fêtes… Les bijoux, eux aussi nombreux dans les quelques tumuli déjà fouillés et probablement dans une multitude d’autres encore muets, racontent la vie, la mort, le pouvoir aristocratique, l’adresse aux Dieux. Nous avons visité dans cette région le plus beau musée que nous connaissions. Il a été extrait de la tombe d’un de ces puissants, le seigneur de Sipan. On en ressort comme sous le choc d’une évidence, les cultures pré-incas méritent bien qu’on vienne leur rendre hommage.               

Mais le voyage que nous vous proposons ne néglige pas non plus la brillante civilisation andine inca, la conquête espagnole, ses horreurs et ses réussites, ni le Pérou d’aujourd’hui où les descendants des conquistadors, les métisses, les Quechuas, les Aymaras et autres essaient de vivre en bonne intelligence, leurs dieux aussi.

 

Nous avons vu des paysages grandioses, des sites magnifiques, des marchés riches de toute la flore et la faune provenant des 17 régions climatiques de cet immense pays, où les marchandes arborent leur appartenance ou leur condition de fille ou de femme. La cuisine puise à toutes ces sources, sans oublier l’apport massif des Chinois depuis plus d’un siècle qui ont semé des restaurants « chifa » un peu partout. Nous avons admiré l’intelligence, l’ingéniosité et la subtilité de ces peuples autochtones qui savent faire pousser du maïs et des pommes de terre à des altitudes qui n’existent pas en Europe. Ils ont su plier sans rompre devant un conquérant plus fort, mais surtout plus brutal et contaminé par la fièvre de l’or dès les premiers pas faits sur ce nouveau continent.

Nous avons aussi fait la connaissance de Franco qui, de chauffeur dans la région de Cuzco, est devenu notre guide hispanophone, au cours d’un voyage où il nous fit comprendre sa culture quechua. La douceur de ses paroles et de son comportement, les connaissances profondes de ses racines, son attention à notre égard nous ont charmés. Il est pour nous indissociable de ce pays, il est l’image vivante de sa complexité et de sa profonde humanité.

Le Pérou, l’Amérique du sud, sont à la croisée de nos rêves d’enfant. Geneviève a prononcé le mot Machu Picchu dès l’âge de 5 ans. Pour ma part, je tiens des récits de ma grand-mère espagnole l’envie de parcourir ce continent sur ses traces et celles de mon grand-père. Partis d’Espagne pour le nord du Chili, à Antofagasta, plus émigrants que conquistadors, ils revinrent en passant par le cap Horn, encore un nom très évocateur, pour s’installer finalement en France, où mon père est né il y a presque cent ans.

 

Corentin est héritier de cette double passion.

Voila pourquoi, il s'habille parfois en Aymara et surtout emmène des voyageurs au Pérou, espérons le en 2022

Autres chapitres du Bulletin :

N°1  : Ouzbékistan           N°3 : Ukraine      N°6 : Cambodge

N°2 : Sibérie                     N°4 : Tibet          N°7 : Géorgie

N°8 : Chine                      N°9 : Espagne

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